Adonis (poète)

Biographie redigée par Stéphane FLEURIEAU le 6 mai 2021
Ali Ahmad Saïd Esbert est né le 1er janvier 1920 en Syrie (Qassabine) d'un papa paysan qui a une solide culture littéraire en arabe, à la poésie et au Coran. Ali travaille très tôt dans les champs, mais son père veut qu?il aille à l'école et l'inscrit, en 1942, au lycée français de Tartous (ville côtière de Syrie).

En 1947, alors qu'il n'a que 12 ans, Adonis est remarqué par le président syrien, Choukri Al-Kouwatli, lorsqu'il prononce un poème en son honneur. Le président lui offrira une bourse pour suivre des études.

Ali obtiendra son baccalauréat en 1949 puis une licence de philosophie en 1954, il deviendra un poète et critique littéraire franco-arabe.

Toujours en 1949, qu'Ali Ahmad Saïd Esbert prend comme pseudonyme : ADONIS (symbole du renouveau cyclique) et publie déjà ses premiers poèmes dans une revue locale.

De 1955 à 1956, il est mis en prison pour avoir appartenu au Parti nationaliste syrien. Libéré, il s'enfuit au Liban (Beyrouth) ou il rencontre le poète Youssouf Al-Khal et en 1960, les deux compères fondèrent la revue Chiir (poésie en Libanais).

D'origine syrienne, Adonis, sera naturalisé libanais en 1962. La revue Mawâkif (position) est fondée, en 1968 par Adonis, mais sera sans tardée interdite dans le monde arabe (cette revue était un espace de liberté.). Pourtant, c'est dans cette revue qu'Adonis traduit en arabe : Baudelaire, Henry Michaux, St John Perse et en français, Aboul Ala El-Maari (en français).

En 1980, après la guerre du Liban, il fuit à Paris et deviendra le représentant de la ligue arabe à l'UNESCO en 1985.

A ce jour, Adonis est l'un des plus grands poètes arabes encore en vie et, ce depuis la mort le 9 août 2008 de Mahmoud Darwich (poète palestinien).

La Prière et l'Épée fut l'une des grandes oeuvres ou il évoque plusieurs thèmes : l'injustice, la dictature, la guerre, la misère, etc., malgré qu'Ali n'était pas un « poète engagé ».

Le Temps des villes, livre qui éclairci une connaissance exaspérée des grandes métropoles du monde arabe. Ali prend position dans Al-Hayat (journal quotidien généraliste arabe.)

En 2011, il donne ses écrits à l'IMEC (l'Institut des mémoires de l'édition contemporaine, créée en 1988 en France.)
Ali est très critique envers l'islam dans son livre d'entretien « Violence et islam » avec la psychanalyste Houria Abdelouahed.

Ali dit Adonis, reçoit le prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco (créé en 1951, composé d'académiciens, d'écrivains et présidé par Caroline de Monaco), en 2016.

Quelques-unes de ses nombreuses oeuvres poétiques :

- La terre a dit (1954),
- Premiers poèmes (1957),
- Feuilles dans le vent (1958),
- Tombeau pour New York (1971),
- Singulier (1975),
- Célébrations (1988),
- Célébrations 2 (1990),
- Le Temps des villes (1990),
- Le poème de Babel (2000),
- La Forêt de l?amour en nous (2009),
- Prends-moi, chaos, dans tes bras (2015),

Quelques-uns de ses nombreux essais :

- Le Diwan de la poésie arabe (1964),
- Le Temps de la poésie (1972),
- Préface pour les fins de siècles (1980),
- La Prière et l?Épée (1993),
- Printemps arabes, religions et révolution (2014),
- Adonis, Violence et islam (2015),
- Soufisme et surréalisme (2017).

Nombreuses distinctions :

- International Nazim Hikmet Poetry Award (1995),
- Médaille Goethe (distinction de la république fédérale d'Allemagne) en 2001,
- Prix Mondello et America Award (2003),
- PEN Award, for Poetry in Translation (récompense les traductions de poésie de n'importe quelle langue vers l'anglais) en 2011,
- Prix de la paix Érich-Maria-Remarque (prix du meilleur écrit qui parle de la paix intérieure et extérieure) en 2015,
- PEN « prestigieux » Nabokov Award (donné aux écrivains dont leurs oeuvres évoquent dans une certaine mesure Vladimir Nakobov « romancier, nouvelliste, poète russe ») en 2017.