Alain Colas

1943-09-16 ~ 1978-11-16
Biographie redigée par Samantha de Soto le 11 mai 2022
Alain Colas est un navigateur Français né le 16 septembre 1943 à Clamecy (Nièvre). Il décède le 16 novembre 1978 en mer, à l'âge de 35 ans. Il est le fils de Roger Colas et Fernande Colas, tous deux dirigeants de la faïencerie de leur ville. Alain Colas est le deuxième de la fratrie. Christian est son ainé et François, son cadet.
Enfant, Colas est un rêveur, bercé par les livres d'aventures.

Après l'obtention de son baccalauréat en philosophie, il poursuit ses études à la faculté de lettres à Dijon puis à la Sorbonne à Paris. Il suit sa formation en anglais.
En 1963, il créer un club de canoë-kayak dans sa ville natale.

Ayant l'âme d'un voyageur, il ne se voit pas rester au même endroit toute sa vie. C'est son père, en 1966, qui lui fournira une raison de partir ainsi que la destination, en lui faisant parvenir une offre d'emploi. Elle concerne un poste de lecturer (et non pas de lecteur comme le croyait Alain Colas) à l'université de Sydney en Australie. Sans attendre la réponse du directeur, il décide de prendre la route. C'est son culot et sa confiance en lui qui permettra à Alain Colas d'être choisi pour le poste. A l'âge de 22 ans il devient maître de conférences et enseigne le Français.

C'est sur ce continent qu'il découvre ce qui sera plus tard son métier, la voile. En 1967 il rencontre Eric Tabarly qui lui propose de l'accompagner à bord du Pen Duick III. Navigant jusqu'à la Nouvelle-Calédonie, il occupera le poste de cuisinier. Malheureusement, au cours du périple, l'équipage se retrouve au c?ur de l'oeil du cyclone tropical Brenda. Ils manquent de chavirer. Ils n'ont plus accès à la radio et sont portés disparus. C'est entre les îles Loyauté et Nouméa qu'Alain Colas a le privilège de tenir la barre du navire. A ce moment-là, naît en lui la folle ambition de devenir l'un des meilleurs marins du monde.

En 1968, il devient membre permanent de l'équipage d'Eric Tabarly lors de la transatlantique en solitaire avec le Pen Duick IV (multicoque expérimental géant). Il écrit des articles et des récits de courses, réalise des interviews de navigateurs et les vend aux journaux et revues spécialisées. C'est ainsi qu'il gagne sa vie.

En 1971, il rencontre à Téura à Tahiti, sa future compagne et mère de ses trois enfants.

A partir de là, Alain Colas devient un vrai professionnel de l'océan et cumule les courses. En 1972 il gagne la Transat Anglaise en solitaire avec le Pen Duick IV. Il s'agit d'un trimaran qu'il rachète à son capitaine Eric Tabarly. Il le rebaptise « Manureva » qui signifie « l'Oiseau du voyage » en tahitien. En 1974, il réalise le tour du monde sur son multicoque. Le 3 février de cette année, il bat le record du monde en solitaire de 32 jours, en franchissant le Cap Horn. Il détrône Sir Francis Chichester. En 1975 il décide de concevoir et mettre en ?uvre la construction d'un voilier unique pour la Transat anglaise en solitaire de juin 1976. Un monstre à quatre mâts de 75 mètres de long, à la pointe de la technologie. Il l'appelle « Club Méditerranée » en référence à Gilbert Trigano, parton du Club Méditerranée, qui financera les deux tiers de son bateau.

Cette année-là, alors qu'il part en balade sur le « Manureva » avec ses amis et sa femme, il est victime d'un grave accident. Sa cheville est sectionnée par un cordage. Son pied sera sauvé grâce à une vingtaine d'interventions chirurgicales.

En 1978, il participe à sa première Route du Rhum. Il s'agit d'une course transatlantique en solitaire qui relie Saint-Malo à la Guadeloupe. Malheureusement, après avoir franchi les Açores, le « Manureva » disparaît, prit dans une tempête. Les débris du bateau, construit en aluminium, ne seront jamais retrouvés.

Ce drame inspira un grand artiste, Serge Gainsbourg, qui composa une chanson pour Alain Chanfort en 1979 : « Manureva ».

Alain Colas était un aventurier de la navigation. C'est un homme qui a su mettre en ?uvre ses idées et ses projets grâce à sa détermination. Il a développé une sorte de laboratoire météorologique à bord du « Club Méditéranée ». Il a su utiliser de nombreux sponsors pour faire évoluer la technologie et a écrit de nombreux articles et livres dont « Un tour du monde pour une victoire » et « Cap Horn pour un seul homme ».
Alain Colas n'était pas un simple navigateur. C'était un rêveur entrepreneur.